
COMMISSION DES FINANCES : REVENDIQUER LE DROIT À LA SANTÉ POUR TOUS
L’égal accès aux soins de qualité pour tous est un droit fondamental. Pourtant, de plus en plus de Français renoncent à un soin en raison de son coût mais aussi de l’absence de praticiens proches de chez eux. Et la situation risque encore de s’aggraver dans les prochaines années, notamment en milieu rural. Lutter contre la désertification médicale est un donc enjeu majeur de santé publique. Une commission d’enquête, dont je suis membre, tente de prendre les choses en mains pour faire un état des lieux de toutes les problématiques qui relèvent de l’égal accès aux soins des français sur l’ensemble du territoire et sur l’efficacité des politiques publiques mises en œuvre pour lutter contre la désertification médicale en milieu rural mais aussi urbain. Il faudra veiller à ce que cette commission d’enquête ne fasse pas l’impasse sur certaines contradictions de notre système de santé ; des politiques de santé ambitieuses mais dans un contexte de maîtrise des dépenses ou encore des formations de praticiens réglementées dans un contexte d’exercice libéral de la profession et de liberté du choix d’installation.
EXTRAIT DE MON INTERVENTION EN COMMISSION DES FINANCES LE 31 OCTOBRE 2018
Dans le document qui nous a été remis, il apparaît que l’objectif numéro 1 est d’améliorer l’état de santé de la population et de réduire les inégalités territoriales et sociales de santé. Il est ainsi indiqué que « l’état de santé de la population française est globalement bon. Néanmoins, des disparités sensibles perdurent, tant entre les genres qu’entre les territoires et les catégories sociales. Afin d’assurer un égal accès aux soins à l’ensemble de nos concitoyens, plus particulièrement aux publics les plus exposés à certains risques, il est important d’informer et d’éduquer sur les pratiques à risque qui conduisent à des pathologies graves. La politique de prévention est donc essentielle dans la lutte contre les inégalités en matière de santé. »
Nous sommes donc confrontés à une importante contradiction, puisque les dépenses de prévention pour la santé sont en forte baisse. Pourtant, dans les territoires, les collectivités sont impliquées dans les politiques de santé – qu’il s’agisse de la création de maisons de santé ou de la mise en réseau des professionnels – et la prévention est systématiquement mise en avant. On ne devrait pas lésiner dans ce domaine, car la prévention représente les « économies » de demain. Quant aux victimes de la Dépakine, je n’y reviens pas, mais l’instruction des dossiers n’est pas satisfaisante – c’est le moins que l’on puisse dire.