COMPTEURS LINKY
QUESTION posée le 12/06/18
M. Jean-Paul Dufrègne attire l’attention de M. le ministre d’État, ministre de la transition écologique et solidaire, sur les nombreuses questions que soulève le déploiement des compteurs communicants dits compteurs Linky. Signe que ce sujet continue à passionner et mobiliser les citoyens, à chaque réunion publique d’information organisée sur le sujet, il y a toujours beaucoup de monde. Ce fut par exemple le cas à Bourbon-l’Archambault dans l’Allier où les habitants de la circonscription, et au-delà, s’étaient pressés pour venir chercher des réponses à leurs questions. Que ce soit en réunion publique ou par courrier, les nombreuses sollicitations reviennent généralement sur les questions sanitaires, l’exposition aux ondes ou encore la protection des données personnelles. Mais les usagers tiennent aussi à exprimer leur suspicion sur le manque d’information dont ils disposent notamment sur l’obligation ou non d’accepter l’installation d’un compteur communicant dans son foyer ou sur le coût réel pour eux et pour l’État de ce gigantesque programme. Ce sentiment de suspicion a été conforté en février 2018 par la Cour des comptes qui a rendu un rapport très sévère sur le déploiement des compteurs communicants. Tout d’abord, ce rapport a dénoncé le coût excessif du programme, estimé à 5,7 milliards d’euros, programme qui au bout du compte couterait cher aux consommateurs et serait très avantageux pour Enedis. Ensuite, ce rapport a remis clairement en cause les avantages du compteur Linky pour les usagers en pointant des bénéfices encore trop insuffisants notamment pour mieux maîtriser sa consommation d’électricité et donc faire des économies. Sur ces deux points, la position de l’Europe est pourtant claire. Elle demande à tous les pays de faire des économies d’énergie notamment grâce à l’utilisation de compteurs intelligents mais à deux conditions : que chaque pays soit vigilant sur la rentabilité de l’opération et que les consommateurs y trouvent un intérêt. Ceci explique que certains pays comme l’Allemagne ou la Belgique sont pour l’instant restés très prudents sur un déploiement massif. Face à ces constats et aux différents questionnements, il lui demande tout d’abord si l’État va jouer la carte de la transparence et demander des comptes à Enedis afin d’avoir une idée précise de ce que le déploiement aura coûté, ce qu’il aura rapporté à Enedis et ce que les consommateurs vont réellement payé au regard des taxes supplémentaires, ensuite si les Français sont effectivement dans l’obligation d’accepter l’installation d’un compteur communicant dans leur foyer, et s’ils refusent, à quelles sanctions ils s’exposent, et enfin s’il peut assurer que le compteur Linky ne pose pas une question de cybersécurité avec en fond le cyberterrorisme ou les cyberattaques sur des cibles comme les centrales nucléaires ou les hôpitaux.