
Question au Gouvernement : L’accès à la santé, une urgence en zones rurales
Monsieur le Premier ministre, le Président de la République semble découvrir que les Français sont préoccupés par les questions de santé au point d’en faire leur priorité. Pour nous, ce n’est pas une découverte ; depuis deux ans et demi, nous n’avons de cesse de dénoncer une situation où le système de santé est malade des compressions d’effectif à l’hôpital public et dans les EHPAD – établissements d’hébergement pour personnes âgées –, des fermetures de lits et de services, des déserts médicaux, de l’amputation de ses budgets par des exonérations non compensées – d’un montant de 3 milliards cette année, soit l’équivalent de 75 000 emplois.
Nous, communistes, défendons des causes justes, comme l’aide aux aidants, question étudiée par notre collègue Pierre Dharréville et sur laquelle il a déposé une proposition de loi que votre majorité a permis d’adopter récemment – nous nous en félicitons.
Les problèmes ne sont pas seulement une « question d’organisation » – puisque c’est dans ces termes que le Président de la République avait prétendu les balayer d’un revers de manche. Prendre conscience des difficultés, c’est bien, mais avoir une volonté politique, c’est mieux. Votre volonté est-elle réelle ou cette question ne vous taraude-t-elle que parce que nous sommes à quelques mois des élections municipales ?
Dans le rapport d’information sur l’évaluation de l’accès aux services publics dans les territoires ruraux que Jean-Paul Mattei et moi-même venons de remettre, nous formulons plusieurs propositions pour la santé : favoriser les centres de santé, en relation avec les hôpitaux de proximité, organiser l’implantation des différents services pour qu’il ne faille jamais plus de vingt minutes pour s’y rendre, ou encore rendre obligatoire un stage en milieu rural pour les étudiants en médecine. Dans le département de l’Allier où se trouve ma circonscription, trouver un médecin référent devient de plus en plus difficile.
Monsieur le Premier ministre, les Français des territoires ruraux s’impatientent et se sentent de plus en plus ignorés. Que leur répondez-vous en matière de santé ? C’est leur priorité. Avez-vous vraiment des propositions crédibles ou est-ce encore une opération de communication, une tentative de séduction ?
Intervention du 5 novembre 2019