
Question au Gouvernement : Sécheresse et mal-être agricole
Monsieur le ministre de l’agriculture et de l’alimentation, pour la seconde année consécutive, de nombreux départements ont eu à subir une terrible sécheresse. Dans mon département de l’Allier, terre d’élevage, les animaux sont nourris au pré depuis de nombreuses semaines. Les stocks de fourrages n’y suffiront pas, obligeant à des achats complémentaires à des prix élevés. Cela, conjugué à une baisse des performances techniques et à des prix insuffisamment rémunérateurs, met à mal les trésoreries. Certaines, déjà fragilisées, ne s’en relèveront pas.
Monsieur le ministre, les campagnes grondent. Un sentiment de mal-être s’installe et s’amplifie. La loi pour l’équilibre des relations commerciales dans le secteur agricole et alimentaire et une alimentation saine, durable et accessible à tous, la loi EGALIM, ne répond pas aux attentes légitimes qu’elle avait suscitées, bien au contraire.
En effet, les coûts de production augmentent et les prix payés au producteur diminuent. Un comble. En outre, l’adoption de grands traités internationaux comme l’Accord économique et commercial global, le CETA, sème aussi le désarroi dans les campagnes.
Bien sûr qu’il faut faire évoluer les systèmes afin de s’adapter au réchauffement climatique et de répondre aux évolutions de la société, mais ce n’est pas en menant des campagnes injustes ou en prenant des décisions déstabilisantes que nous y parviendrons.
Monsieur le ministre, l’heure est grave. Le sommet de l’élevage qui s’est tenu la semaine dernière au cœur du Massif Central n’a pas permis de redonner de l’espoir dans nos régions. De la compassion certes, mais pas d’annonces crédibles. Bruno Le Maire se plaît à répéter à qui veut l’entendre qu’il faut que le travail paie. Un célèbre humoriste auvergnat, Fernand Raynaud, faisait dire à un paysan, dans un sketch mémorable : « Ça eut payé, mais ça paie plus. »
Aussi, monsieur le ministre, quelles mesures comptez-vous prendre pour que le travail de nos éleveurs, notamment dans les zones défavorisées, paie ?
Question posée au ministre de l’agriculture le 8 octobre 2019